mercredi 30 septembre 2015

Barrières

Dernier étage, fenêtre ouverte, c'est maintenant.
Échéance proche, en revanche déchue, elle décevra le néant, elle s'en souviendra d'avoir tenté l'évasion, en décharge des sens.
Comme une avalanche déclenchée qui n'enfouit que les cris, étouffant les mots, soufflant même un peu de chaud.
Manifeste ! Avance contre la marée silencieuse, celle qui voudrait t'enfoncer, qui te tiraille les tripes, t'écorche les peaux. Souffre sous la pluie et le froid, pour mieux échapper ton corps et penser à moi. Comme à nous et espère.
Pense encore, évade ta douleur. La grève s'éteindra, tu seras vivante, les yeux ouverts sur l'émouvant, renaissant pour quatre, déjà pour toi.
Alors saute.

samedi 12 septembre 2015

Echappée Belle 85km, 5900D+

C'est bon là, je crois que j'ai Belledonné

Je suis déçu en ce 22 juillet, j'ai d'abandonné l'Ultra Tour du Beaufortain il y a 4 jours et je veux une sorte de revanche. J'ai un instant l'espoir qu'il est encore possible de s'inscrire sur le Tour des Cirques dans les Pyrénées, mais finalement non. Je sais qu'il y a l'Echappée Belle, le 144km c'est même pas la peine pour moi, alors je me penche sur le 85k, la logistique pas trop contraignante et la promesse d'un parcours superbe, exigeant et très technique plus propice à la rando rapide qu'à la course, me convainquent de m'inscrire.
Il me reste alors 5 semaines pour me préparer au mieux, une bonne semaine dans la Vallée d'Ossau en randonnée avec Marion où j'avalerai une centaine de kilomètres et quelques 8000m de dénivelé et 3 semaines en Bretagne où je me contenterai de sorties longues peu vallonnées. Au final, je me sens plutôt frais à la fin du mois d'août et c'est confiant que je me présenterai au Pleynet, le 29 à 6 heures du matin, impatient d'en découdre devant la ligne de départ.
Voilà ce qu'il faut faire rentrer dans le sac

2,7kg sans l'eau ni les bâtons
 Après un contrôle des sacs aléatoire un peu bazardèsque – pour moi ce sera le sifflet, le directeur de course fait son briefing de dernière minute et nous met en garde à peu de chose près : « le secret, c'est la gestion, sur le 144km (débuté la veille à la même heure), c'est l’hécatombe, ils ont géré n'importe comment, on a beaucoup de déshydratation, il va faire chaud, buvez beaucoup et profitez-en ! »

La gestion, ça veut simplement dire qu'il faut partir très lentement, ce que je compte faire car les barrières horaires sont larges et je n'ai pas d'objectif en vue ( je me dis simplement que 22 ou 23hrs ça serait bien).

Le Pleynet, 1443 m, 0km
Cela débute par une montée sur une sentier assez large où je me fais doubler de tous les côtés. C'est une nouveauté par rapport à la 1ère édition en 2014 où le départ se faisait en descente jusqu'à Fond de France ; cette année une petite montée au col de Merdaret à 1819m permet d'étirer le peloton et de s'échauffer sans risque. Comme c'est la coutume sur toutes les courses de France jusqu'aux confins de l'univers, je remarque deux coureurs parlant forts, semblant très heureux et qui arborent chacun un drapeau breton sur leur sac : c'est rassurant, la course est homologuée. Je crois que c'est eux sur cette vidéo, qui permet de se donner une idée de quelques passages intéressants de la course d'ailleurs : https://www.youtube.com/watch?v=qks73k2uDAk
Début de course tranquillou
Je suis plutôt en fin de peloton, ça avance tranquillement même dans la redescente qui nous amène au km8 et 1000m d'altitude, il est 8h du matin environ et il commence à faire chaud, en tous cas je transpire déjà beaucoup. Nous avons désormais rejoint le parcours du 144km, que les derniers coureurs ont du emprunter ici vers 5h du matin je pense. Il me tarde d'en rattraper quelques uns, je les admire d'une certaine manière car cela me paraît encore incroyable de courir de telles distances, beaucoup ont abandonné la veille et quelques encouragements de gars plus frais ne feront pas de mal à ceux qui s'accrochent.
La descente terminée, une longue montée s'amorce en forêt pour rejoindre les chalets de la Valloire, c'est raide (800D+ en 3,4km) jusqu'au premier chalet à 1823m, et ensuite plus doux avec quelques redescentes et passages roulants jusqu'au 2ème chalet de Tigneux. Deux ou trois coureurs semblent déjà souffrir dans cette 1ère difficulté, cela promet d'être long pour eux...
De mon côté je suis un couple qui m'a l'air expérimenté, leur rythme me convient bien et je les garde à vue pour me rassurer sur mon allure.


Lac Léat, 15km, 1727m,, 1450+, 1169-, 183ème, 3h20 de course
Petit à petit la pente s'adoucit et nous arrivons au refuge, une petite descente nous amène alors jusqu'au lac Léat. Un bénévole me propose en rigolant d'emprunter alors le parcours du 144km qui diffère ici du notre, question de faire quelques kilomètres supplémentaires. C'est gentil mais je passe mon tour, je vais plutôt prendre un coca, du fromage, je recharge mes bidons (un d'eau pure, l'autre avec une poudre énergétique) et je repars au bout de 5 min, à quelques mètres toujours du couple (Thierry et ?).
Vers le Moretan, ça tape !

Au programme un sentier relativement glissant, parfois en devers, pour rejoindre à nouveau l'itinéraire du 144 puis le refuge de l'Oule à 1836m qui marque le début des hostilités jusqu'au col Moretan (2503m). Tout va bien, je m’attendais à souffrir dans cette montée de 2km dont quelques centaines de mètres dans de gros cailloux parfois instables, mais début de course aidant, j'avance très tranquillement, la chaleur ne me dérange pas et je ne ressens même pas le besoin de plier mes bâtons. Je n'ai posé les mains que sur les 20 derniers mètres il me semble, du coup j'arrive au col avec la patate.
Au Moretan, côté qu'on monte
Au Moretan, côté qu'on descend

Col Moretan, 20,6km, 2503m, 2489+, 1434-, 165ème, 5h39 de course
J'apprécie généralement les descentes techniques, dans les rochers, la neige, pentues si possibles tant que ce n'est pas trop glissant. Celle du Moretan m'a régalé, sans prendre de risque, je m'y suis laissé aller dès que c'était possible. Malheureusement la densité de coureurs devant moi et l'étroitesse du sentier notamment sur la moraine m'ont obligé à me freiner et j'ai l'impression d'en avoir retirer plus de fatigue que si j'avais réussi à me lâcher. Deux ou trois coureurs prennent le risque de doubler malgré tout, je préfère prendre mon mal en patience et très vite la pente s'adoucit et le rythme s'accélère. Quelques coureurs profitent des lacs pour se rafraîchir mais je n'en ressens pas le besoin, à cette altitude la chaleur est largement supportable. 
vers les lacs
Le terrain devient maintenant très praticable au niveau du vallon de Périoule, autour du ravitaillement express du même nom et je rattrape Zecrazytux qui s'est lancé sur le 144km. Il me semble aller bien mais s'inquiète un peu de la BH de Super-Collet où il aimerait prendre son temps -Il terminera en jouant parfaitement avec les barrières horaires, bravo à lui.
Au ravitaillement (1809m, 24km), je ne prends pas assez mon temps, je recharge uniquement en eau mes deux bidons, avale un ou deux morceaux de saucisson et de fromage, un peu de coca et je repars en moins de 5 minutes je pense. Je me fais plaisir dans une descente en sous bois où je suis seul et profite pleinement. Elle nous amène à 1298m au plan de l'ours, sur une piste plate de quelques centaines de mètres sur laquelle j'hésite à faire quelques allers-retour pour faire augmenter ma moyenne... Un coureur du 85 me rejoint, je décide de lui emboîter le pas avec l'idée de faire la raide montée qui suit (2km pour 500D+) avec lui. C'est un francilien aussi, de Clamart, son rythme me convient et on s'imagine déjà à Super-Collet bien avant 15h ce qui correspond à son plan de marche (on va dire au mien aussi!). Sauf que...
Je sens au bout de quelques minutes de montée que mes forces m'abandonnent, tout à coup la chaleur qui jusque là ne me dérangeait pas se rappelle à moi, j'ai l'impression de bouillir et ma vitesse décroit inexorablement si bien que mon furtif compagnon s'éloigne. Cette montée va s'avérer être un calvaire, chaque pas me coûte un effort débile, je me retourne souvent pour évaluer le rythme des autres coureurs par rapport au mien : je crois bien que des 144 me rattrapent ! Chaque petit ruisseau me sert alors de prétexte à m'arrêter et je m'octroie mes premières pauses avec mouillage de tête/buff. Les zones d'ombre trop rares sont de petits oasis de fraîcheur et je ne vois pas la fin de cette montée de merde !!!!!
La pente redevient quand même raisonnable, ça redescend même un peu là non ? Si ? Bon faudrait peut-être que les sentiers Belledonniens soient un peu plus clairs dans leurs intentions, c'est pas du boulot ça !

Super-Collet, 33,6km, 1644m, 3175+, 2971-, 120ème, 9h08 de course
Enfin le ravitaillement et cette fois je me dis que je vais prendre mon temps. J'ai tout de même pas trop mal avancé entre le col et le plan de l'ours au vu du classement (aux abandons près?).
Il fait trop chaud ici et il y a beaucoup de monde, je commence par remplir une gourde de coca, que j'avale assez vite en discutant avec un coureur qui a du mal à s'alimenter, comme moi il est arrivé assez mal ici et sent qu'il est en train d'aller beaucoup mieux après quelques minutes de pause. J'espère que cela sera le cas pour moi aussi. Je me change complètement -merci le sac d'allégement fourni par l'organisation- tartine mes pieds même si aucun début d'ampoule n'est à signaler.
Je me débarrasse de quelques pâtes de fruits car elles commencent à m’écœurer. Je me sens mieux, et d'un coup je me mets à me presser, je remplis vite mes gourdes, bois un dernier verre d'eau gazeuse et je repars. Je n'ai pas assez mangé, j'aurai du prendre une soupe, et surtout tous les morceaux de fromages et de saucissons sont restés dans une poche du short que j'ai changé, je n'ai donc sur moi rien de salé.
C'est après 45 minutes environ que je repars pour une montée sur piste jusqu'au sommet des télésièges, en plein soleil certes mais ça paraît tout de même assez facile et j'entame ces 400md+ confiant. En fait c'est pas si facile que ça, un début de crampes aux quadris m'alerte, tout d'abord très supportables je ralentis le pas sans m'affoler mais elles réapparaissent par intermittence et de plus en plus fortes. Je m'arrête alors régulièrement pour m’asseoir et me masser les cuisses, et ce jusqu'à Val Pelouse quasiment. Je n'ai pas eu de crampes depuis 2 ou 3 ans, alors au sommet de la côte je me pose vraiment des questions sur mes capacités à terminer, et le télésiège est tout près, ça serait tellement agréable de redescendre à Super-Collet avec lui ! Plusieurs coureurs m'encouragent lorsqu'ils me voient me masser les jambes sur le bord du chemin et l'un d'eux me dit :  « t'en fais pas, les crampes ça passe toujours ! » Il a raison, les crampes c'est que dalle, c'est du moins ce que je tente de me convaincre. Je trottine par petits bouts dans la descente facile au col de Claran, les crampes semblent me laisser un moment de répit. J'ai bu quasiment 1,5l d'eau en 5km, heureusement une fontaine au refuge de Claran me permet de refaire le plein, avec une poudre saveur cerise dont le goût m’écœure moins. Il y a encore 3km de descente que j'effectue à bon rythme, rattrapant quelques coureurs, surtout du 144, dont 2 qui m'apprennent venir de la baie de Somme et de la Rochelle, encore plus plat que les Yvelines ! Un coureur est allongé au bord du chemin, on s'assure de son état : « ben je dors ! » qu'il répond, offusqué qu'on ait osé le déranger... 200 mètres plus loin un autre 144 me demande si j'ai réussi à le réveiller, cet autre 144 s'appelle Benjamin et je le croiserai souvent.
On arrive très vite au point bas de la section : la passerelle du Bens à 1431m qui marque le début de la longue montée au refuges des Férices puis au col d'Arpingon. Là c'est officiel : 40km de course, 3675m de dénivelé et je suis cuit dans tous les sens du terme.
Cette prochaine montée me fait peur, je crains le retour des crampes alors je me pose quelques minutes à la cabane de chasseur où des bénévoles pointent manuellement les coureurs. Ils sont ici depuis la veille au soir, certains sans avoir dormi, merci à eux. Ils ne sont pas les plus mal lotis puisqu'ils ont un torrent à proximité, ce qui n'est pas le cas des bénévoles campant au col qui n'ont plus d'eau depuis un certain temps me raconte un des bénévoles. J'ai bien proposé de leur monter un jerrican, mais ils ont bien vu que j'aurais déjà assez de mal à trimballer ma carcasse...
Bref, il faut s'enfiler 500D+ jusqu'au refuge des Férices, un chemin de croix sur lequel je décide de fractionner en 100-5 (100m d+ / 5 minutes de pause et massage des cuisses). Bon an, mal an, j'atteins le refuge mais convenons-en, je ne mériterais pas le maillot à pois rouge...

Refuge des Férices 43,1km, 1908m, 4103+, 3683-, 120ème, 12h55 de course
Ce refuge est l'occasion d'un énième pause, d'un peu de coca, d'une part de cake et de repartir en oubliant mes bâtons. Heureusement je m'en rends compte assez rapidement pour revenir, la pente nous laisse un peu de répit, j'ai l'impression que mon état s'améliore, il fait moins chaud en ce début de soirée, le paysage est époustouflant, le col d'Arpingon devrait se dévoiler bientôt, je suis content.
M'enfin Arpingon se fait tout de même désirer, et à vrai dire je ne sais pas à quel moment on l'a passé exactement...Ce qui rassure c'est que tout le monde est aussi impatient d'arriver au col : « allez, après Val Pelouse, plus qu'une côte 500D+ et c'en est fini des montées !! » s'exclame un coureur. Je réunis alors la poignée de neurones encore opérationnelles pour me rappeler la suite du programme, ce qui entraîne cette réponse : « non non, en fait, il en restera 3 de 500 ». Autant vous dire que c'est pas la meilleure nouvelle de la journée pour ce coureur, j'en suis désolé.

Tiens, on dirait que ça ne monte plus ? En effet, des bénévoles sont là pour nous annoncer la suite : Val Pelouse, prochain ravito, est à 5km de descente, soit environ 1h10 en marchant bien.
C'est l'heure de ressortir la Stoots, le soleil est derrière les montagnes et la lumière décroit très vite, j'ai envie de plier l'affaire et c'est concentré que j'entame cette descente qui n'a pas l'air si terrible que ça. C'est le cas : elle n'est pas terrible. Ce qui est terrible : c'est ma tête, elle commence à tourner. L'autre truc terrible : mes jambes, les crampes sont de retour. Grmmmpff, l'affaire se complique grassement, je m'arrête, repars, mon rythme se lentifie, ma vitesse s'atrophie, mes pas se mélassent.
Je cherche un endroit confortable pour m'allonger, j'ai envie de fermer les yeux. Des hordes de coureurs supersoniques me dépassent. Je passe un temps infini sur cette section et j'en ai marre. Marre de la montagne, marre de la nuit, marre des courses. J'appelle Marion pour lui dire mes envies d'abandon et je crois bien qu'elle m'engueule ! Bon ça me donne tout de même un petit coup dans mon honneur et je conviens d'un double objectif : ravito-dodo.
Un panneau finit par indiquer Val Pelouse à 1h, j’exècre ce panneau stupide et inerte. Je profite d'un semblant de pelouse pour m'allonger et fermer les yeux quelques instants, la nuit est quand même magnifique ! Ce serait franchement bête d'abandonner d'autant que juste là :

Val Pelouse, 50,7km, 1726m, 4627+, 4372-, 134ème, 16h09 de course
L'atmosphère sous la tente est étouffante mais je compte prendre mon temps, je chope une soupe et m'assois sur un lit. Je bois doucement avant de m'allonger en réglant mon alarme pour 45min, j'enfile ma polaire et j'espère dormir un peu malgré l'agitation. Je m'assoupis quelques minutes avant de me réveiller grelottant. Je me sens tout de même beaucoup mieux et décide de repartir non sans avoir fait le plein de saucisson et fromage. Il est 23h15.
Ça monte illico, ce n'est pas la joie mais heureusement le col de la Perrière (1977m) est vite atteint et je retrouve des jambes dans la descente vers les sources du Gargotton en compagnie d'un 85 qui a déjà fait la course pour la 2ème fois et qui me décrit précisément la suite du parcours. Un 144 semble perdu, hébété il nous demande : « c'est par où le chemin ? » Il ne sait plus dans quel sens aller et avoue dormir debout...
Après les sources, la remontée au col de la Perche se fait lentement mais sûrement. J'y rencontre FranckdeBrignais apparemment en pleine forme, il attend son pote Spir qui se débarrasse à sa manière du trop plein d'eau de son estomac. Au col de la Perrière, je suis étonné par la douceur de l'air. Une bénévole explique ce qui nous attend alors mais je ne retiens que « lac des grenouilles ». Benjamin arrive au col également et repart aussi sec avec une belle foulée. Sa frontale est déjà très loin lorsque je repars à mon tour. Je vais infiniment bien mais l'envie de dormir se fait pressante, je suis seul et avance plutôt vite en trottinant assez souvent. Je crois que je double une coureuse du 144 que je distance très vite avant d'atteindre le sommet du grand chat à 1956m, sensé marquer la fin des difficultés. Il reste 1000m de descente sur 7 ou 8km, je rêve de la sieste que je prévois de faire au Pontet. Je cours une grosse partie de cette portion, et redouble Benjamin qui souffre d'échauffements sous les pieds. On arrive sur des parties sur pistes où l'altitude diminue très lentement mais qui s'avèrent reposantes. Mon altimètre approche des 900m, altitude théorique du Pontet et je trépigne de ne pas voir le ravitaillement – en fait il y a près de 3km de plat avant...
Un coureur du 47km, probablement le dernier, avance très lentement, il a 17h de course et 33km dans les jambes, ça montre bien la difficulté de l'épreuve !

Le Pontet, 67,3km, 891m, 5470+, 6012-, 114ème, 21h29 de course
Délivrance, je prends une soupe et m'inquiète de ne pas voir de lits. Une bénévole me rassure puis m'accompagne vers une yourte à l'écart. L'ambiance y est apaisée, une sorte de dortoir pour petite section de maternelle, on entend des bruits de respiration, des couvertures que l'on remonte, l'environnement parfait pour dormir ! Il est 3h45, je règle mon réveil pour 4h45, m'allonge et m'endors aussitôt. La sonnerie m'extirpe d'un sommeil profond, j'hésite à dormir une heure de plus, mais je grelotte de nouveau donc je me force à me rhabiller pour partir au plus vite. Si vite que je ne remplis qu'un seul de mes bidons ! Il est 5h environ lorsque je repars, en grande forme. J'avale la dernière montée d'un pas régulier, totalement seul pour arriver au dernier point de contrôle. La dernière descente est une formalité, je rattrape des centaines de coureurs (bon une dizaine plutôt) qui marchent pour la plupart, seules de légères courbatures me rappellent que je viens de parcourir 75km. Le jour arrive avec les premières portions bitumées qui présagent de la proximité de l'arrivée et j'ai presque envie de prendre mon temps pour savourer.
Je sonne la cloche d'arrivée à 7h16 le dimanche 30 août. Je suis bien.
Aiguebelle, 80km, 332m, 5929+, 7052-, 115ème, 25h07 de course

lundi 29 juin 2015

Roc de la Tour 54km 2600D+


Ce week-end du 27 juin 2015, pendant que certains vacanciers profitaient de sentiers roulants entre deux séances de spa dans un paradis fiscal, que d'autres visitaient les states à la Western ou au Lavaredo, que d'autres encore s’enquillaient les bières au 80 ou marathon du Mont-Blanc et sans compter les Bretons qui s'en enfilaient encore plus autour du Golfe du Morbihan, les vrais traileurs du terroir eux, étaient dans le 08, à l'Ardennes Méga Trail.
J'y étais donc – on passera sur le fait que je ne participais qu'au 54km pour ne pas décrédibiliser mon niveau et mes capacités – dès le vendredi soir 20h20, près en à découdre après avoir franchi le premier obstacle non sans mal : l'A86 de Versailles et l'A4 un vendredi soir de grogne des taxis.
Aux Hautes-Rivières, village intime qui ne s'est toujours pas proclamé capitale mondiale du trail (trop de modestie sans doute), je suis accueilli par plusieurs banderoles figurant un singulier sanglier traileur, des gamins-bénévoles en jaune et un terrain de camping pour y planter ma tente.
Le dossard récupéré, et ayant déjà mangé plusieurs sandwiches sur la route, je me couche assez vite sous une chaleur moite, pour me reposer un maximum avant le départ prévu à 5h.
Dès 3h15, mes voisins de tentée s'affairent et me réveillent, je ressens déjà sous mon duvet l'effervescence particulière précédant la plupart des trails. Je décide donc de ne pas attendre les 4h, de me préparer et d'aller voir ce que donne le petit déjeuner offert : comme au Citadelles, je déroge à mes habitudes alimentaires du matin (café et biscuits petit déj') pour profiter de 2 tartines de confiture, une tranche de jambon, du camembert et une banane.

Dans le sas de départ, les concurrents sont déjà agglutinés, il y a les participants du 93km, du 54km, et les premiers du relais à 2 du 54km, soit environ 750 coureurs. Je me pose tranquillement en queue, puisque je n'ai aucun autre objectif que de finir en bonne santé. Mais c'est une erreur, les embouteillages sont incessants les 3 premiers kilomètres sur des sentiers très étroits où il est quasiment impossible de doubler. Autour de moi ça peste et ça râle (z'auraient pu faire des sas..., z'auraient du décaler les départs...), ou ça rigole (pour le podium c'est râpé, à ce rythme on tient 150km, tant qu'on recule pas...).
Mon allure moyenne sur ces 3 kilomètres est de 11min20/km pour une moyenne générale sur toute la course de 8min40/km, on peut dire que c'est un départ prudent.
Tellement prudent que dès le 3ème kilomètre, je me dis que c'est vraiment trop lent et je double dès que je le peux.
Les montées sont étonnamment faciles, ça passe comme une lettre à la Poste (la Poste d'il y a 15 ans, aujourd'hui la comparaison n'est plus valable) et je relance avec envie. On est en pleine forêt, alternant sans arrêt les montées et les descentes sur des sentiers étroits, souvent en dévers, souvent encombrés de racines ou de petits rochers, parfois très roulants mais les chemins sont très variés et comme je me sens en forme, le temps passe vite et je prends du plaisir. Il y a encore beaucoup de monde autour de moi, ça sera le cas jusqu'au 25ème kilomètre environ et les écarts commenceront à être plus importants avec la bifurcation au 34ème kilomètre pour les coureurs du long.
Une des particularités de la course est l'absence de ravitaillement solide, il faut donc prévoir de quoi manger dans son sac, ce que j'ai fait avec un manque total de discernement : de peur de manquer de nourriture, j'avais prévu beaucoup trop et je n'ai finalement mangé que 4 pâtes de fruit et une bouchée de nougat (en plus de ma boisson énergétique).
Premier signe de civilisation Bogny-sur-Meuse
 Au 27ème km, tout va bien, j'ai pris quelques photos, on arrive dans une ville pour la première fois, et à la sortie du ravitaillement le parcours traverse une usine toujours en activité.


C'est original et très plaisant, comme quelques kilomètres plus loin le passage dans un grand tunnel d'une centaine de mètres de long et à 500m de l'arrivée, la traversée de la Sémoy avec de l'eau jusqu'aux genoux.
Les côtes relativement courtes mais très pentues s'enchaînent alors et je passe mon temps à doubler énormément de concurrents ce qui est motivant - merci le départ en queue de peloton.
Seuls deux coureurs m'ont dépassé à partir de la traversée de l'usine : un homme et une femme, les 2 participants au relais donc ayant commencé la course au 27ème km.
Ici-bas lézardait la Meuse
A partir du 40ème kilomètre et plus de 5h30 de course, je courais parfois plusieurs kilomètres sans voir d'autres coureurs, ce qui oblige à être très attentif au balisage. J'ai souvent du stopper mon élan, hésitant sur le chemin à prendre, obligé de chercher la rubalise ou le marquage au sol. Malgré tout,
je me sentais bien, rassuré sur ma préparation et je regrettais seulement d'avoir laissé mon amoureuse et nos deux filles pour profiter de ce moment seul.
rocailleuse était cette côte
Au dernier ravitaillement, 7km avant l'arrivée, je demande à une bénévole qui venait de noter mon numéro de dossard sur un papier si elle a une idée du classement :
« Ah oui bien sûr 5, 10, 20 … 30ème !  »
Je suis sacrément étonné sur le coup, il y a près de 300 inscrits et ça me motive pour garder le rythme surtout que pendant que je remplis mes gourdes un coureur arrive et repart aussitôt. Hors de question de quitter les 30 premiers, alors je me relance tout de suite derrière lui. Heureusement la suite du parcours après une petit côte me convient parfaitement avec une grosse et longue descente très pentue sur un tapis très mous entre les racines, toujours en sous-bois. Je passe le coureur dès le début et je descends le plus vite possible pour ne plus le revoir.
dans le bon sens, c'est moi
 Ma montre indique plus de 2500m de dénivelé positif, il reste moins de 5km et nous sommes alors sur une crête avec parfois la vue sur le village d'arrivée, je commence à fatiguer mais j'ai à chaque fois un(e) coureur(se) en ligne de mire qui m'incite à ne pas ralentir, j'en double ainsi quelques uns dont certains participent au relais. Après une dernière descente, un bénévole annonce : « un petit bain dans 300m et l'arrivée dans 700 ! ». J'ai du mal à comprendre ce que veux dire « un petit bain » et j'imagine qu'il voulait dire qu'on aura le droit de prendre un bain après l'arrivée, mais quelques mètres plus loin, le parcours s'arrête devant une rivière, la Semoy.
Cette traversée d'une centaine de mètres permet de nettoyer les chaussures et les mollets, de rafraîchir les idées et reste un très bon souvenir. L'arrivée est toute proche et une fois n'est pas coutume je finis en me disant que j'aurais bien continué un peu.
7h32 de course, 1ère féminine, aucun passage à vide, un parcours très plaisant dans un environnement sauvage sur de beaux sentiers, je valide les bonnes impressions lues un peu partout.

UTB - 3 semaines.

vendredi 19 juin 2015

Objectif 18 juillet

Préparation maison M-1

Le 18 juillet, je dois participer à l'ultra tour du Beaufortain.
Je lorgne sur ce trail depuis quelques temps, appâté par les divers retours et autres compte-rendus trouvés ici et là. Une seule formule, un nombre de participants limités, une organisation simple et à l'image des Citadelles, le côté terroir, proche du peuple, limite Front de gauche, m'attire.
Dès les premières heures de l'année 2015, je m'inscrivais donc.

J'ai pris dans la foulée une décision simple : accumuler le plus de dénivelé possible avant le jour J, avec l'idée d'arriver à une moyenne de 2000m de D+ par semaine ; objectif pas forcément évident à atteindre dans les Yvelines, mais abordable à condition de hamstériser quelque peu la plupart des sorties.

Pas de plan de préparation, juste une progression au jour le jour, selon l'envie et la forme. Autant dire pas de fractionné, pas de seuil, pas de bitume. Mais quelques courses :
- Maxicross deBouffémont en février, 30km pour lancer la saison avec ce trail connu comme
possédant le meilleur ratio distance/dénivelé en île de France, (3h40)
- Ecotrail deParis en mars, 80km pas très joyeux mais très bon pour la caisse (9h05)
- Trail desCitadelles, en avril, pour une vraie préparation et le plaisir, (10h48)
- Alberatrail, fin avril, parce que chez moi, pour le côté technique avec 42km très cassants (7h30)
-le trail des Cerfs, 50km plutôt roulants en forêt de Rambouillet, parfaite sortie longue (5h20)
-le Roc de la Tour (54km 2800D+), petit frère de l'Ardennes Mega Trail, qui j'espère sera une très bonne dernière préparation à l'UTB.

Aucune idée de la qualité de ma préparation ou de ma progression. Lorsque je compare mes sorties actuelles avec celles de début d'année, je reste sensiblement dans les mêmes allures.
J'ai tout de même la sensation d'avoir progressé en montées, surtout depuis que j'ai découvert la colline d’Élancourt à la faveur d'un Off du site Kikourou, colline sur laquelle il est aisé d'enchaîner des montées/descentes et d'accumuler assez vite du D+.

Ma petite fierté se réjouit d'avoir dépassé les 2000m de D+ par semaine en 2015, mais je me sens lassé des côtelettes parisiennes, vivement donc le plat de résistance :


dimanche 7 juin 2015

Alberatrail

La semaine qui suivit le trail des Citadelles fut rude. Aussi, je doutais beaucoup de ma capacité à m'aligner sur les 42km et 3200D+, étant donné la difficulté du parcours que je connais parfaitement.
Hésitations donc, tergiversations : je me sentais mal. Dans ces cas là, j'ai l'habitude d'appeler mon psychiatre favori, ou un autre à défaut. Sauf que la conversation a vite tourné court, visiblement énervé qu'il était par mon appel à 4h du matin à son domicile.
Le corps médical m'abandonnait et je décidais d'invoquer l'aspect financier selon la maxime bien connue : si t'as payé ton dossard, tu prendras le départ. 
Le dossard de la petite coursette, et celui du vrai trail
 Et au départ j'y fus, pour revenir au passé simple. Je le pris même confiant, rassuré par ma connaissance des lieux, par la première montée de 5km vers la tour de la Massane grimpée à un rythme très cool, en fin de peloton, rassuré par la descente cassante vers le 1er ravitaillement de Lavall au km10 atteint en 1h47. 
Pas dernier, ouf !
 La suite fut différente, car chacun sait que la montée au Roc de Mèdes depuis Lavall, bien que courte (1,5km), est rude (450D+). Rajoutez à cela un début d'ensoleillement lourd, une fatigue stagnante, mélangez le tout et pouf. Pouf ça veut dire que je craquai complètement. Au sommet je m'arrêtai un petit moment -je me rends compte aujourd'hui que j'ai mis près de 40min pour 1,5km !- et repartis dans la pente direction Sorède et le Mas del Ca au km17,5 mais je ne récupérais pas, m'arrêtais parfois pour marcher même dans les descentes douces. Je pensais à Marion qui avait pris le départ du 21km (qu'elle prétend avoir fini en 3h15 mais ça reste à prouver) et ne pouvait donc pas venir me chercher si j'arrêtais à Sorède. 

Je fus donc condamné à continuer et en chier sur les 1000D+ jusqu'au Pic Neulos, point culminant de la course et des Albères (1243m). Mais bizarrement, l'altitude et le rafraîchissement aidant, la forme revint.
Pic Neulos que nous n'avons pas vu
 Au col de la Vaca (km22), où se tenait le 3ème ravitaillement, le bénévoles nous annoncèrent que la course allait être légèrement déviée pour cause de brouillard tenace sur les crêtes : pas de passage au pic Neulos, pas de GR10 sur les crêtes, 1,5km et 250D+ de moins à la louche. Cette modification ne me dérangea aucunement, et j'entamai le faux plat descendant jusqu'au Col des 3 Hêtres (km29) bien décidé à rattraper un maximum de coureurs. En effet, à partir de là, je commençai à beaucoup doubler, surtout lorsque la pente devenait plus forte et technique : c'était bien agréable.
La fin de la course se déroula sans encombre, j'étais bien, content de moi et je finis en 7h38 (137ème sur 240 arrivants), avec mes filles pour parfaire le tout.

Adèle et Jojo m'accueillent
Ca se présentait donc pas trop mal.

vendredi 5 juin 2015

Trail des Citadelles 71k 3500D+

Lavelanet en avril, c'est comme l'Ariège en avril, ça ne se parle pas, ça s'évoque à peine, un esprit y transpire : le terreau parfait pour le 2nd plus beau trail de France.
sous son meilleur profil
En 2014, je ratais le coche avec malchance, mais 2015 serait la bonne, et c'est avec sobriété que le pays d'Olmes allait nous accueillir. Pas de chichi dans ce pays, on fait dans le simple, brut et efficace, un espèce de droit au but pédestre. C'est l'image que donne de sa course l'organisateur au fil de ses interventions sur divers forums et pas de galvaudage ici : ce qui est dit est fait.

La course commence donc, bâtons dans le dos, frontale au front, veste, short, chaussures, de marques et de modèles divers, dont j'éviterai la description promotionnelle dans un objectif de clarté journalistique qui devrait sauter aux yeux si je ne m'empêtrais pas dans cette espèce de vase collante qui semble m'interdire de finir mes phrases. Je vais m'appuyer sur la vase collante pour faire un parallèle avec la boue, ce qui me ramène au sujet : au départ la boue, bien que présente, n'était franchement pas dérangeante, l'usage des bâtons pour me stabiliser dans certains passages suffisant largement à compenser les quelques minis dérapages.

Du coup je suis bien, je marche comme tout le monde autour de moi dans les montées, en général au même rythme voire un peu plus lentement que les autres, à chaque replat je cours tranquillement, et en descente je me laisse aller facilement et double beaucoup : les sensations sont bonnes, la pluie cesse.
Comme le profil l'indique, la course se résume à 5 montées, entrecoupées de descentes et replats agréables et courables hormis la descente après le château de Roquefixade entre le 55 et 60ème km : elle bouillasse à mort, on dérape, on glisse, et je tombe 2 fois malgré ma vitesse proche du zéro, j'en dégueulasse mes bâtons dont les poignées s'enduisent d'un film vaselineux et marron et je commence à pester intérieurement, la fatigue aidant, avec des pensées proches de :

« pu**in de bo**el de merde, ça me gave, je déteste le trail, dès que j'arrive, j'annule mon inscription au trail du Beaufortain, je déteste tout d'ailleurs, quelle m**e ces bâtons, quelle montée de naze, qu'est-ce qu'il faut être crétin pour courir 70 bornes... »

On passera sur les détails peu recommandables mais ça finit généralement par « et puis merde ! » et je continue ma route en souffrant.
km44 : il fait froid
Malgré tout, le recul et la tête reposée me permettent d'analyser positivement ma course, j'ai constamment gagné des places, je ne finis pas à l'agonie malgré quelques passages à vide inévitables, j'ai bien couru sur la dernière crête avant la descente finale et l'envie d'annuler mon inscription au Beaufortain s'est estompée au bout de 2 jours.

L'évolution au classement donne ceci : 190ème km18 (2h07 de course), 150ème au km33 (4h22), 131ème au km45 (6h30), 127ème au km60 (8h49), 120ème au km66 (9h56) et 117ème à l'arrivée en 10h46.
Roquefixade : je regarde le château ?
Je vais donc continuer sur la même voie mon entraînement parisien, en essayant d'enfiler un maximum de dénivelé sur les petites côtelettes que je trouve près de chez moi, et en espérant arriver les cuissots préparés au mieux du côté de Queige en juillet.
on a suivi la flèche
Mais avant, il y a Argelès-Valmy et les 42km de l'Alberatrail, et ça, c'est tout pile une semaine après les Citadelles.

Grand Raid des Pyrénées 80k 5000d+

Envers du 80

Dans un élan de poésie mal contrôlé,
Quelques jours après la Sainté, je décidai,
Emporté par ma fantaisie
Mais assis devant mon ordi
De m’inscrire au 80 du GRP

Pour que tu réussisses
Il en faudra des bonnes cuisses
Me dis-je en sortant les ronds
Pour acheter mes premiers bâtons

Ayant grimpé un peu au hasard
Des Cévennes ou des Albères
Étant entré dans la bagarre
Du célèbre Jeu, il faut le faire !
Cela me permettait d’espérer
Enfin au moins terminer

Et me voilà, août le 23
Pour affronter 1000 scélérats
Oui bon, courir avec eux, quoi.

PAN ! c’est le départ, allez, au charbon                                (0km)
Je décidai, c’est de bon ton,
De préserver mes petits petons,

Donc d'avancer prudemment,
Remarque j’en doublais pourtant,
Tranquillement jusqu’au Merlans                                            (14km 1500d+ 2h33 408ème)

Et là point frit du tout, loin s’en faut, même frais
Serait-il temps d’accélérer ?
Peut-être essayer d’en rattraper ?

Holà mon gars à qui parles-tu !
Si c’est à moi, garde ton jus !
Pardonne-moi mais je suis têtu...

18ème km
Buvons un coup tout de même
Puis reprenons sur un autre thème
D'où à Artigues : 314ème                                                                  (30km  2012d+ 5h26)

C’est là que Marion intervient
Elle me file le t-shirt qui va bien
Concrètement, ça ne sert à rien

Sauf que maintenant il est bleu,
C’est parfait pour les montagneux,
Toujours est-il que je ne mets pas le feu.

je suis celui en tee-shirt bleu
Car on s’attaque au Pic du Midi,          
Et c’est 255ème que je le gravis                                                 (40km 3700d+ 8h16)
En plus maintenant ça descend, dis !

C’est que ça descend beaucoup.
Je suis dans les 240 à Tournaboup                                          (50km 3700d+ 9h38)
Fabrice m’y attend, allez je me repose un coup

Faut aller là qu’il me dit en pointant son doigt
Sur la carte adéquate, j’en reste coi.
Ok, j’y vais si c’est comme ça !
Hourquette Nère à 2440m (Km 60 environ)

A partir de là ça ne rigolait plus.
J’avançais donc façon tortue
Une tortue fatiguée, privée de laitue

Heureusement, je finis par revoir le jour
Et Merlans de nouveau, même pas à la bourre
280ème ? Allez faut que je coure                                (67km 4900d+ 14h07)

Encore 13 kilomètres, vraiment que dalle,
Sauf que mes jambes sont au plus mal
Et zut, voilà que je m’étale !

Ce fut dur mais voilà l’arrivée
Je vois Marion, juste le temps de l’embrasser
Et de me dire : cool je l’ai fait !                                                (80km 5000d+ 15h59)

samedi 28 mars 2015

Ecotrail de Paris 80km


L'écotrail de Paris part de la base de Loisirs de St-Quentin-En-Yvelines.
Il traverse des forêts franciliennes, quelques villes, arrive à Paris depuis Saint-Cloud, jusqu'à la tour Eiffel. Il y a 1500D+ environ pour 78km. 

Le départ est à midi, limite froid.
C'est tout plat pendant 20km.
Il y a des ravitaillements de temps à autres et ça monte un peu, pas trop, parfois et au bout de 50km j'en ai marre.
Je cours, je marche, je cours, je marche, je cours encore, et je marche de plus en plus.
Encore un ravitaillement et il fait nuit, ça redonne un coup de moral de sortir la frontale. A Saint-Cloud il reste 10km le long des quais, c'est pas beau.
Marion va arriver vers 21h à la tour Eiffel, faut pas que j'aille trop vite, bonne nouvelle, j'en profite pour marcher encore.
Tiens voilà la tour Eiffel, et Marion, coucou bisou, je grimpe le 1er étage et c'est fini, 9h05, ça me va très bien.

C'est toutefois un bon test.

mercredi 4 mars 2015

Début

En 2002 je créai un blog du même nom, au temps béni où la course à pieds occupait moins de mon temps que le canevas. Il s’appelait itinéraire-périubain, un nom à la mords-moi le nœud comme dirait Marion.
Je décide aujourd'hui de reprendre le même nom, les S en plus, pour rester dans les nœuds et parce que. Sauf qu'il s'agira surtout d'une façon de me rappeler de mon activité pédestre.