Mai 2017, le week-end Grand Raid 73 ressemble ce que l'on pourrait appeler un week-end choc : rando bivouac pour reconnaître une quarantaine de km de la course avec les deux grosses difficultés du parcours le jeudi et une portion plus simple le vendredi pour arriver au départ des 73km le samedi matin pas trop entamé.
Malgré mes efforts sur le gain de poids, je me suis trimballé un sac à dos de près de 10kg le jeudi et vendredi (dont 2.5 litres d'eau) et avec près de 40k et 2600D+ sur les deux jour, je ne me sens pas des plus frais le samedi matin après une courte nuit dans un camping de Saint-Pierre d'Albigny.
Mon objectif est donc simple : partir doucement et voir ce qui se passe...
1ere étape Cruet - Lac de la Thuile : 19km 1400D+
Des douleurs aux fessiers m'accompagnent dès les premiers kilomètres, je pense être en fin de peloton et je trouve que ça va très vite, ça m'inquiète un peu pour la suite d'autant que la chaleur me dérange beaucoup en ce début de journée, je scrute l'altitude sur ma montre et je commence mes calculs sur le dénivelé et les kilomètres restants, c'est pas très bon signe si vite. J'arrive au 1er ravitaillement en un peu plus de 3heures, j'ai bu 1.5l d'eau, je suis totalement trempé de transpiration. je repars de ce ravitaillement assez vite et juste avant Sofian, alias St-ar, croisé le dimanche précédent à la colline d'Elancourt, qui va subir un gros coup de mou et finira courageusement !
2eme étape Lac de la Thuile - Aillon le jeune : 40km 2900D+ 7h de course
A partir du lac que j'ai quitté avec 2l d'eau sur moi, j'ai reconnu le parcours et ça me rassure, la montée au pic de la Sauge depuis La Rongère m'avait paru assez difficile. Je crains de choper un coup de chaud sur les premiers hectomètres (pourtant la montée et en grande : je trempe casquette, buff et mon gobelet dans un petit ruisseau pour m'asperger et je prends un train de 4 coureurs dont le rythme semble régulier.
Au fur et à mesure que l'altitude s'élève et peut-être que quelques nuages viennent cacher le soleil, je me sens mieux, sans avoir l'impression d'accélérer je distance un peu mes compagnons du moment, puis je vois William (Double_U), avec qui je monte quelques centaines de mètres mais décidément je me sens bien, je file vers le pic de La Sauge assez facilement, et j'enchaîne avec la Galoppaz,
après une petite redescente facile.
François Camoin, l'organisateur de l'Ultra Tour du Beaufortain - auquel je participerai pour la troisième fois cette année - sans doute bénévole pour l'occasion est en train de redescendre, pendant que nous on monte vers la pointe qui marque la fin de la première grosse difficulté du jour. Ça fait 30km et ça va bien rouler pendant une dizaine de kilomètre désormais. Après une descente assez raide mais rapide, un petit ravitaillement en eau super fraîche est le bienvenu (j'ai de nouveau bu près d'1.5l), je m'arrose allégrement pour entamer une portion très facile sur le papier, sauf qu'un petit coup de mou venu de je ne sais où vient contrarier ma progression. Du coup je marche dans beaucoup de portion vraiment plate, j'en profite pour essaye de soigner mon alimentation, et je me dis qu'il est peut-être judicieux de temporiser vu la grosse montée jusqu'au Mont Colombier qui nous attend.
Lac de la Thuile en montant vers le pic de la Sauge |
après une petite redescente facile.
Pointe de la Galoppaz |
François Camoin, l'organisateur de l'Ultra Tour du Beaufortain - auquel je participerai pour la troisième fois cette année - sans doute bénévole pour l'occasion est en train de redescendre, pendant que nous on monte vers la pointe qui marque la fin de la première grosse difficulté du jour. Ça fait 30km et ça va bien rouler pendant une dizaine de kilomètre désormais. Après une descente assez raide mais rapide, un petit ravitaillement en eau super fraîche est le bienvenu (j'ai de nouveau bu près d'1.5l), je m'arrose allégrement pour entamer une portion très facile sur le papier, sauf qu'un petit coup de mou venu de je ne sais où vient contrarier ma progression. Du coup je marche dans beaucoup de portion vraiment plate, j'en profite pour essaye de soigner mon alimentation, et je me dis qu'il est peut-être judicieux de temporiser vu la grosse montée jusqu'au Mont Colombier qui nous attend.
Je trouve les ressources pour trottiner un peu sur la route menant au ravitaillement d'Aillon. Une bénévole m'annonce 50ème, j'en ai rien à cirer mais c'est rond.
La nourriture du ravitaillement est en plein soleil, les boissons sont tiédasses du coup je rentre dans une salle un peu plus fraiche, avec un bol de soupe aux pâtes et je prends mon temps. Deux gars à côté de moi décident d'abandonner, ils parlent de bière bien fraîche au bord de la piscine en rentrant, pas moyen que je traîne trop ici quand même. Pendant que je refais le plein de boissons, un coureur vante les bienfaits du massage et repart tout guilleret et une coureuse avec qui j'ai fait le yoyo depuis la descente de la Galoppaz (je la passais dès que c'était descendant, elle me redoublait dès que c'était plat ou montant) repart également juste avant moi.
Arrivée à Aillon-le-jeune - photo @pierregut |
3eme étape : Aillon-le-Jeune - Mont Pelat 58km 4400D+ 10h50 de course
Elle semble avoir un rythme très régulier donc j'essaie de la garder en vue mais pas moyen de l'accrocher sur la portion assez plate menant au début de la montée jusqu'au Col de la Cochette. Du coup je me retrouve seul, pendant longtemps, alors qu'une ascension de 1100D+ s'annonce (de 900m à 2000m environ). C'est long quand même 1100m... du coup je me persuade qu'il ne faut monter que jusqu'au col de la Cochette, à 1660m, et j'essaie de ne pas penser à la suite. Il n'y a pas un chat dans cette portion, et ce n'est qu'approchant le col, lorsque la vue est un peu plus dégagée que j'aperçois assez loin devant la coureuse régulière, puis le coureur qui s'était fait massé qui fait une pause récup-alimentation.
J'avance relativement bien jusqu'au col de la Cochette, bien que sentant poindre un coup de bambou que j'espère repousser jusqu'au sommet du Colombier. Malheureusement, le début de la montée du Colombier m'est fatale : j'ai la coureuse en point de mire mais elle s'éloigne inexorablement, je m'assois au bord du sentier quelques minutes, il ne me reste qu'une compote que je savoure et je regrette de ne pas avoir autre chose qui me donne envie. Reparti d'Aillon avec 2 litres d'eau, je n'ai peut-être pas bu assez sur cette portion, et la boisson énergétique semble trop diluée pour contenter mes besoins. Le coureur massé me rattrape pendant cette pause, il m'explique qu'il a eu un coup de mou également plus bas, qu'il a bien mangé a pris son temps et que la forme est revenue. Ça me remotive pour partir tant bien que mal, une autre coureuse me double également pendant ma pause, elle a une foulée ultra-légère dans cette montée, j'ai l'impression d'être un hippopotame à côté...
J'atteins quand même le sommet, je ne m'y éternise pas surtout que ça descend pendant longtemps désormais : youpi !!!
J'attaque la descente tout simplement à fond, comme lors d'une sortie du dimanche, c'est raide sur 300 mètres maxi mais je rattrape les deux coureuses, et deux ou trois autres gars. Jusqu'aux chalets de la Fullie, je sais que la descente me convient bien, c'est souple et ludique, je fonce, je ne m'arrête même pas au robinet du chalet parce qu'il me reste un bon 750ml et seulement 5km jusqu'au ravito du Mont Pelat : ça me permet de dépasser une nouvelle triplette de coureurs (dont une coureuse, si je pouvais faire un top 10 féminin ça serait cool...).
En bref du Mont Colombier jusqu'à la Fullie, soit 5km de descente, c'est l'euphorie, de courte durée... Nous sommes au 53ème kilomètre, il en reste 5 jusqu'au ravito du Mont Pelat, j'ai fait ces 5km la veille, en rando tranquille et je me disais : là y a moyen d'aller vite, si je suis bien tout peut se courir. Sauf que je ne suis pas bien, et je n'ai pas couru 1cm. Tous les coureurs dépassés depuis la descente du Colombier me rattrapent exceptée la coureuse régulière. J'ai chaud, j'ai faim, j'ai soif, j'ai mal aux jambes, j'en ai marre, je me sens fatiiiiiiiigué !
Les chalets de la Fullie, et le Colombier derrière, la veille de la course |
Au détour d'une mini côte pourrie qui ne sert à rien d'autre que m'emmerder, un gars dans le sens opposé me photographie : je dois pas être à mon avantage... et c'est Bubulle le gars en question ! Il remonte la course en sens inverse, et il m'informe de la distance et des difficultés (deux coups de culs) jusqu'au ravitaillement. Un bon 2km et 150mD+ et ça devrait le faire, ça l'a fait en près de 40minutes je crois bien...
Heureusement, c'est le ravitaillement de la délivrance : un gars m'invite à m'assoir, m'asperge le visage, les genoux, ça fait un bien fou. Je reste un bon quart d'heure assis à grignoter tout doucement en me forçant car tout m'écoeure un peu. Le gars massé fait son apparition, il m'invite à tester le massage qui l'a requinqué pour la deuxième fois de la journée : vu que je ne compte pas repartir de si tôt, je décide d'en profiter et je ne regrette pas car en 10-15 minutes, autant de relaxation que de massage, toutes mes petites douleurs aux muscles et articulations se sont comme évaporées, un grand merci à la masseuse qui connait bien son affaire !
4eme étape et fin: Mont Pelat - Cruet 73km 4800D+ 13h20
Le temps de faire le plein de cerises et je repars en super forme, je sais à quoi m'attendre jusqu'au col de Marrocaz, globalement de la descente sauf un passage limite hors sentier qui m'avait surpris la veille mais que je passe sans encombre. Personne en vue, les écarts se comptent probablement en longues minutes désormais. Après ce col, c'est assez vallonné mais je garde un bon rythme jusqu'au dernier ravitaillement de Montlambert où je ne m'éternise pas. Il reste 5km de descente, les douleurs et la fatigue reviennent donc je finis tout doux en rêvant de m'allonger et de ne plus bouger jusqu'à la fin de mes jours... 1h50 pour les 15 derniers kilomètres, c'est raisonnable et ça donnera au final 13h20 de course pour franchir la ligne et mériter mon opinel !
Je ne regrette absolument pas d'avoir participé à ce trail simple et efficace dans un environnement superbe, et très content d'avoir rentabilisé le trajet avec quelques 115km et 7500D+ sur 3 jours : merci les Bauges !
Je ne regrette absolument pas d'avoir participé à ce trail simple et efficace dans un environnement superbe, et très content d'avoir rentabilisé le trajet avec quelques 115km et 7500D+ sur 3 jours : merci les Bauges !
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